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A savoir

On n’oublie jamais une langue entendue dans la petite enfance

Chez l’enfant en bas âge, la langue maternelle crée des dispositifs neuronaux que le cerveau garde inconsciemment en mémoire des années après, même si l’enfant a cessé d’utiliser cette langue, dans le cas d’adoption notamment.

Telle est la conclusion de l’étude scientifique réalisée à l’Institut Neurologique de Montréal (Université McGill, Canada), et publiée le 17 novembre 2014 dans la revue PNAS.

C’est la première fois que l’on prouve qu’une langue ‘‘perdue’ subsiste dans le cerveau.

« Le cerveau de l’enfant construit des représentations des sons du langage. Nous voulions prouver que le cerveau gardait ces représentations des années plus tard, même si la personne n’est plus exposée à la langue en question » explique Lara Pierce, doctorante à l’Université McGill et auteure principale de l’étude.

Une langue maternelle indélébile

Les chercheurs se sont intéressés à 48 filles âgées de 9 à 17 ans, dont une partie étaient adoptées par des familles canadiennes parlant français. Ces dernières étaient d’origine chinoise.

L’équipe de recherche a fait entendre à trois groupes différents sons caractéristiques du chinois, qui n’existaient pas en français.

Le premier groupe était constitué de jeunes filles nées et élevées dans des familles francophones, n’ayant pas appris d’autre langue.

Le deuxième groupe ne comptait que des filles adoptées avant l’âge de trois ans, n’ayant plus entendu ou parlé le chinois.

Enfin, le troisième groupe était formé de filles bilingues, ayant appris le français et continué à pratiquer le chinois, leur langue maternelle.

Des IRM effectuées pendant la diffusion des sons ont montré que les filles exposées au chinois très jeunes, qu’elles aient ou non continué à le parler, avaient une région du cerveau plus active, contrairement aux autres jeunes filles, exposées uniquement au français.

« Cela nous a étonné de voir que l’activation cérébrale soit la même chez les enfants ayant perdu le chinois que chez ceux qui ont continué à le parler. Ces représentations neuronales ne peuvent avoir été acquises que lors des premières années de vie » s’enthousiasme Lara Pierce. « Ce modèle diffère complètement de celui observé chez le groupe de francophones unilingues. »

Un cerveau modifié pour la vie ?

L’étude suggère que les premières informations acquises sont non seulement maintenues dans le cerveau, mais influencent inconsciemment le traitement des données cérébrales pendant des années, voire même pour la vie.

Cette découverte signifie que l’on pourrait plus facilement réapprendre une langue perdue, ou une compétence oubliée. S’ils sont confirmés et étendus à d’autres cas, ces résultats pourraient remettre en cause les arguments indiquant que les représentations neuronales sont effacées du cerveau au fil du temps.

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