Que cherchez-vous à démontrer avec ce livre ?
Cet ouvrage, c’est l’ordonnance que j’ai rarement osé prescrire en consultation, une ordonnance sans médicaments, mais riche de conseils. Les patients finissaient toujours par me dire « mais docteur, vous me donnez quoi finalement… ? ». La force de ne rien prescrire est souvent mise à mal par notre culture bien française du médicament roi. Or, des études et des observations le prouvent à profusion, nous possédons des ressources inouïes, nous sommes même notre meilleur médecin. J’ai essayé de montrer où étaient ces ressources pour limiter sa consommation de médicaments au strict minimum, aux situations où l’on ne pouvait faire autrement, au profit d’une autre manière de se prendre en charge. Aussi efficace, souvent moins onéreuse, et sans effets secondaires.
Quelle est la part du malade et de la médecine dans la guérison ?
Le patient, son hygiène de vie, sa psychologie, c’est 50% de la guérison. Chacun possède une expertise incontournable sur ce qui lui fait du bien lorsqu’il est malade. Il est donc important de s’écouter et de sa faire confiance. Chacun peut aussi agir sur son quotidien pour diminuer les risques de maladie. Malheureusement, on n’accorde pas assez d’importance à cette hygiène de vie. Beaucoup d’entre y viennent souvent sur le tard, lorsque les dégâts sont faits.
Concrètement, comment se prendre mieux en charge ?
Il existe trois éléments fondamentaux : l’exercice physique, l’alimentation, le sommeil. Et il existe des preuves : 30 minutes d’activité par jour (marche, vélo, natation…), c’est 40% de mortalité en moins par maladies cardiovasculaires, cancers ou autres. Donc bouger, c’est comme se laver les dents, une obligation quand on veut rester en bonne santé le plus longtemps possible. Le maintien d’un poids correct grâce à une alimentation équilibrée est tout aussi essentiel. 30% de calories en moins, c’est 20% de vie en plus en bonne santé. Et le dernier pilier de la santé, c’est bien dormir donc cultiver l’hygiène du sommeil. Cela signifie se lever à la même heure tous les jours y compris les week-end ou à la retraite, se coucher dans une chambre noire sans source lumineuse ( portable, télé en veille, etc). Non seulement la pollution lumineuse perturbe le sommeil en agissant sur des neuromédiateurs cérébraux, mais des études chez les rongeurs ont montré qu’elle favorisait les états dépressifs.
Que proposez-vous pour gérer son poids ?
Je propose d’utiliser des coupe-faim naturels, par exemple, deux carrés de chocolat noir à 100% (pas 70% ou 95%, mais bien 100%) à chaque fois qu’on a une compulsion. Une étude néerlandaise a montré que le chocolat noir avait une action physiologique (et non pas psychologique !) sur l’hormone de l’appétit, la grhéline : 30 g de chocolat provoque l’effondrement de cette hormone. On trouve ce produit uniquement chez les artisans chocolatiers, il est si intense qu’il n’est pas forcément du goût de chacun, mais il faut le considérer comme un remède […]
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