Qu’est-ce que le captagon ? Cette drogue populaire au Moyen-Orient pourrait être utilisée par certains djihadistes de Daesh. Près de 11 millions de comprimés de captagon, soit environ deux tonnes de drogue, ont d’ailleurs été retrouvés le 20 novembre 2015 à la frontière entre la Syrie et la Turquie, selon le ministère de l’intérieur turc. Des soupçons pèsent sur son utilisation par les auteurs des attentats de Paris du 13 novembre 2015, mais doivent être confirmés par les résultats des analyses toxicologiques actuellement en cours dans les laboratoires de la police scientifique de Lyon. Principal intérêt de cette drogue pour les djihadistes : elle diminue la peur et augmente la concentration.
Un ancien médicament
Le captagon appartient à la famille des amphétamines. Du fait de sa capacité à stimuler la concentration, le captagon est prescrit en France comme médicament contre la narcolepsie, la dépression et l’hyperactivité dans les années 1960 et 1970. Mais les patients sous captagon présentent d’importantes lésions cardiaques. En 1986, il est alors placé sur la liste des substances stupéfiantes de l’Organisation Mondiale de la Santé avant d’être interdit en 1993. Il est aujourd’hui toujours utilisé comme drogue sous forme de comprimé administré par voie orale ou sous forme de poudre, à l’aide d’une seringue, et serait essentiellement fabriqué au Moyen-Orient.
Vigilance, concentration et absence de peur
La substance active est la fénéthylline, qui libère dans le cerveau des grandes quantités de dopamine et de noradrénaline, deux neurotransmetteurs qui agissent sur le rythme veille/sommeil, la concentration et qui altèrent le jugement. Ainsi, une personne sous l’emprise du captagon ne ressent ni fatigue, ni peur, ni douleur et bénéficie d’une vigilance accrue. La dopamine libérée en grande quantité stimule l’activité des circuits de récompense et du plaisir dans le cerveau, ce qui conduit à la mise en place d’une dépendance. A forte dose, la fénéthylline peut entraîner des convulsions, des troubles dépressifs, un épuisement, et des états délirants ou des psychoses.
Le captagon agit aussi sur les capacités physiques en augmentant la pression artérielle, en accélérant le rythme cardiaque et en favorisant le développement de muscles. Toutes ces caractéristiques en font une drogue « de combat » idéale.
Mais son utilisation par les terroristes n’est toujours pas confirmée et le doute persiste : « ces gens-là n’ont pas besoin d’être drogués pour faire ce qu’ils font, ils sont absolument convaincus, dans un état d’exaltation » a stipulé David Thomson, spécialiste du djihadisme et journaliste à RFI sur l’antenne de France inter le 16 novembre dernier.
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