La maigreur constitutionnelle : une résistance à la prise de poids
Comme le précise le Professeur Estour, « le poids est génétiquement déterminé, chez l’homme comme chez la femme ». En effet, contrairement aux idées reçues, si l’on est maigre, il ne suffit pas forcément de manger plus pour grossir durablement. Il s’agit en réalité d’une véritable résistance à la prise de poids. Pour apporter la preuve de cette théorie, l’équipe a ainsi comparé 2 groupes de patientes de 18 à 35 ans : « Nous leur avons donné 700 calories supplémentaires par jour, en plus de leurs apports caloriques habituels et les avons suivi pendant 1 mois : le groupe témoin a pris 1,5 kg, un poids qu’elles ont gardé durant 3 mois avant de revenir à sa valeur antérieure. Celles atteintes de maigreur constitutionnelle ont pris 700 g mais ont tout reperdu dans la semaine suivant l’arrêt de la surnutrition ».
La maigreur constitutionnelle n’est pas une anorexie mentale
Autre point important : faire la différence entre l’anorexie mentale et la maigreur constitutionnelle. Ainsi, si le sujet anorexique est en sous nutrition, il ne l’est pas dans le cas de la maigreur constitutionnelle. « Dans notre étude, explique le spécialiste, nous avons également comparé des personnes souffrant de maigreur constitutionnelle avec des anorexiques : nous avons été surpris de voir que si chez les femmes souffrant d’anorexie mentale, les règles s’arrêtaient, chez celles touchées par la maigreur constitutionnelle, elles continuent à être parfaitement normales ».
En cause, le vrai terrain familial
Les personnes atteintes de maigreur constitutionnelle ont du mal à faire de la masse grasse : ils secrètent une hormone, rapidement mobilisable, qui leur coupe l’appétit. Ils mangent moins, mais cependant plus souvent que les sujets normaux. Leur apport alimentaire total est de plus parfaitement équilibré par rapport aux dépenses. « En fait, la maigreur constitutionnelle est avant tout une question de génétique, de patrimoine qui se transmet, bien que nous ne sachions pas encore tout, rajoute le professeur. Il existe des familles de maigres sur plusieurs générations : la maigreur constitutionnelle est avant tout affaire de filiation héréditaire ».
Les conséquences de la maigreur constitutionnelle
La maigreur constitutionnelle peut entrainer des conséquences, notamment psychologiques : « Se trouver trop maigre peut être un véritable handicap social, explique Bruno Estour. Malgré une société qui encense la maigreur, les jeunes femmes touchées sont en effet stigmatisées. Leur relation à l’autre, notamment sexuelle, est bien souvent difficile ». Il peut s’agir là d’une véritable souffrance. Comme le rajoute le chercheur, « il existe également fréquemment des problèmes d’ostéoporose chez 25 % de ces sujets, à partir de 20 ans, bien qu’il n’existe pas encore de données sur la résistance osseuse ».
Existe t-il des traitements ?
Naturellement, nous prenons environ 10 kg entre l’âge de 20 et 50 ans. En cas de maigreur […]
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