Le syndrome d’Asperger est un trouble envahissant du développement neurologique, d’origine génétique. Il fait partie de la famille des troubles du spectre autistique, et constitue une forme d’autisme sans retard mental. Mais si un Asperger peut être surdoué, ce n’est pas toujours le cas, d’autant qu’il existe différents degrés du syndrome.
En France, entre 100 000 et 400 000 personnes seraient atteintes du syndrome d’Asperger, parfois sans le savoir, à tel point ce type d’autisme est méconnu ou moins marqué. Pourtant, l’Association Asperger Aide France estime que seulement 1% des Asperger travaillent, preuve que le soutien, la compréhension et l’intégration de ces autistes gagneraient à être améliorés.
Natassa Yannaca, Docteure en psychologie clinique et psychopathologie de l’enfant, et Valérie Chaput, psychologue à l’Hôpital Robert Debré de Paris ont accepté de répondre à nos questions.
Les difficultés rencontrées par l’enfant Asperger
« L’enfant Asperger rencontre des difficultés dans sa vie sociale, explique Natassa Yannaca, il a du mal à comprendre et à décoder des informations venant de l’entourage, et à y réagir de façon adaptée ».
« Et malgré un langage développé à un âge normal, l’enfant asperger rencontre des difficultés dans la communication verbale et non verbale, ajoute Valérie Chaput. Les métaphores, l’ironie, les sous-entendus, les expressions faciales et la gestuelle sont des choses qui lui sont étrangers. »
« Dans ce sens, l’enfant Asperger a des difficultés à s’intégrer, à comprendre les codes sociaux, d’autant qu’il ne s’y intéresse pas. Il est un peu égocentrique, et ne comprend pas qu’on puisse penser autrement que lui» précise le Docteur Yannaca.
Au niveau de ses centres d’intérêts, l’enfant Asperger se démarque des autres : « il peut se passionner pour des sujets précis, tels que les machines à laver ou l’Egypte ancienne… Mais ce qui est embêtant, c’est qu’il va acquérir une connaissance encyclopédique à ce sujet, sans être capable de parler d’autre chose » explique Valérie Chaput. Elle ajoute que les enfants Asperger se concentrent sur des détails, à tel point qu’ils peuvent ainsi devenir « des petits savants », incompris par leurs pairs.
Mais pour les spécialistes, ces qualités intellectuelles pèsent sur l’intégration sociale de l’enfant, qui va être rejeté par ses camarades. « Contrairement à d’autres types d’autisme, l’Asperger souhaite s’intégrer, mais ne sait pas comment s’y prendre, ce qui génère de l’angoisse » soulignent les deux psychologues.
La nécessité d’un diagnostic précoce
Afin de calmer ces crises d’angoisse et de colère dues à l’incompréhension des codes sociaux et aux difficultés d’intégration, le diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont primordiales.
« S’il n’y a pas d’intervention, l’enfant peut avoir plus de difficultés voire d’avantage de symptômes. Chez l’adolescent Asperger non pris en charge, l’angoisse et le stress accumulés peuvent conduire à une dépression » alerte Natassa Yannaca.« Et ces dé […]
Lire la suite sur Top Santé
9642