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A savoir

Travailler en horaires décalés accélère le déclin cognitif

Publiée le 3 novembre 2014 dans la revue médicale Occupational & Environnemental Medicine, une nouvelle étude scientifique franco-britannique confirme les dangers du travail en horaires décalés.

De précédentes études ont déjà prouvé que le travail de nuit augmentait le risque de diabète, de cancer et d’obésité. Désormais, il est aussi accusé d’accélérer le déclin cognitif.

Ici, les chercheurs ont suivi 3 232 salariés du sud de la France âgés de 32, 42, 52 et 62 ans, pendant dix ans. A la fin de l’étude, il s’est avéré que 1484 d’entre eux avaient exercés en horaires décalés, pendant au moins 50 jours par an. Tous les secteurs de production étaient représentés dans l’étude.

A l’aide de tests neuropsychologiques, les scientifiques ont évalué leurs capacités cognitives (mémoire, vitesse de réaction, attention,…) à trois reprises : en 1996, en 2001 puis en 2006.

Un déclin cognitif de 6,5 ans de plus que les autres

Les résultats ont montré que les personnes ayant travaillé en horaires décalés ont eu un déclin cognitif plus rapide que les autres. Les personnes travaillant en horaires décalés depuis plus de 10 ans étaient les plus touchées, avec un déclin cognitif de 6,5 ans de plus en moyenne que ceux qui exercent en horaires ‘‘normaux’.

Si le vieillissement cognitif est un processus naturel inéducable, il serait ainsi largement accéléré lorsque l’on travaille en horaires décalés.

L’impact négatif du travail décalé persisterait pendant au moins 5 ans après l’arrêt du travail, ce qui prouve une certaine réversibilité sur le long terme. Selon Jean-Claude Marquié, chercheur au CNRS de Toulouse et auteur principal de l’étude, cette baisse des fonctions cognitives n’est cependant pas négligeable, même si elle doit être confirmée par d’autres études.

Une surveillance médicale personnalisée

Pour la société comme pour le bien-être de chaque individu, les chercheurs recommandent de mieux prendre en compte ces effets sur la santé, en mettant en place une « surveillance médicale personnalisée » et une meilleure organisation du travail pour « favoriser les horaires les plus favorables au sommeil. »

Il vaudrait mieux, par exemple, commencer à 6h du matin plutôt qu’à 4 heures, conseille l’équipe de recherche.

En perturbant le rythme biologique, le travail de nuit pourrait entraîner du diabète, de l’obésité, mais aussi des cancers : en 2007, le Centre International de Recherche sur le Cancer l’a ainsi classé comme « cancérogène probable ».

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