En cuisine, le cauchemar du cuisinier amateur est de se retrouver devant une planche blanche, être en panne d’inspiration et ne pas savoir que préparer pour ravir ses convives ! Pour un chef, un vrai de vrai, il est bien différent, si généralement ils sont tous d’accord sur le rangement et la qualité des produits, quelques détails peuvent mettre leur patience à rude épreuve.
La moutarde leur monte au nez
Julien Lapraille est chef à domicile. L’ancien candidat belge de la cinquième saison de Top Chef exerce son art dans la cuisine des autres et ce n’est pas toujours drôle. Il lui arrive parfois de commencer sa journée dans une cuisine salle ou le plan de travail n’est pas nettoyé, le four complètement noir et les poubelles débordent de détritus et d’asticots. Son anecdote cauchemardesque : « Chez des clients, je me rends dans la réserve pour aller chercher des ingrédients, je tends le bras pour atteindre un carton de lait, j’attrape le lait et je découvre que celui-ci était périmé depuis 3 ans, j’ai remis le lait à sa place et j’ai cuisiné autre chose ! » Et le cuisinier de conclure : « Lorsque je m’en vais, la cuisine est souvent plus propre qu’à mon arrivée ! Mais ce n’est pas toujours comme cela. Je bosse pour le moment comme un malade. Dans ma cuisine trainent depuis quelques jours 4 verres, 3 assiettes, une poêle remplie de lait séché ! ».
Olivier Bourguignon, le chef du restaurant Le Darville et la brasserie Le Royal, des établissements bien côté dans le namurois, est également très regardant sur la propreté en cuisine et encore plus sur la fraicheur des produits et le soin que l’on apporte à leur préparation, pas question pour lui de travailler dans « le bordel quand tout le monde court dans tous les sens, que personne n’est organisé … A ce moment-là, je pète un plomb, histoire que tout le monde reprenne ses marques ! ». La pire anecdote d’Olivier lui est arrivée en plein service, il y a quelques années : « Le restaurant était complet, on était dans le jus quand une étagère, remplie avec 150 assiettes, accrochée au mur est tombée … Cela a fait un potin pas possible, d’un coup on n’entendait plus rien en salle, un peu comme si on avait coupé la radio ! Moi, j’étais là en cuisine, le service stoppé, en train de me demander ce qui m’arrivait … c’était ma pire expérience ».
Pour David Martin, le chef du restaurant La Paix à Anderlecht, le vrai cauchemar est de travailler avec des personnes qui ne sont pas intéressées par le métier ou qui travaillent dans une cuisine par nécessité plus que par passion. La carrière de l’animateur de l’émission Martin Bonheur étant déjà « longue », il a déjà connu quelques catastrophes. « Mon cauchemar en cuisine à moi ? C’est lorsqu’une bonbonne de gaz a explosé pendant le service dans un 3 étoiles ! Un des cuisiniers pris dans le stress du coup de feu avait mal monté un petite bonbonne bleue, celle qui sert pour terminer une crème brûlée, pour brûler la volaille ou griller la peau d’un poisson … et à la première utilisation, elle a fuité avant d’exploser. Tout le monde s’est jeté par terre … on a tous été choqués pendant quelques jours, un peu comme si nous avions vécu un attentat ! ». « Une autre anecdote, plus drôle : un ami préparait une bouillon pour un banquet dans une grande casserole, il prend son mixer, passe au-dessus de la préparation, il ne voit pas que le fil électrique plonge dans le récipient, il commence à mixer quand soudain il attrape le fil ou passe du 380 volts. La soupe est montée au plafond et lui est retombée dessus ! », nous raconte David presque hilare.
Si on analyse bien les souvenirs de nos chefs, le vrai cauchemar en cuisine, comme dans d’autres situations, c’est le stress … soyons zen !
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